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Academic year: 2022

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Celotno besedilo

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Résistance et philosophie

Insp iron s-no us ici de Georges Canguilhem , m on m aître en philo­

sophie des sciences, qui est m o rt il y apeu de temps, et auquel un colloque sur la Résistance p e u t et doit ren d re hom m age sans restriction. Canguilhem n ’était pas hom m e à m en er grand tapage sur ses faits d ’armes, p ourtant aussi réels q u e co n sistan ts. Il é ta it de ce p o in t de vue com m e b e a u co u p de résistants, d o n t le silence politique et p erso n n el su r leu r action fut à la m esure de ce que cette action avait de sim ultaném ent radical et intim e, vio­

le n t e t réserv é, n é c essa ire e t ex cep tio n n el. Ce n ’est pas la subjectivité résistante, on le sait, qui tin t le h aut du pavé dans les années cinquante. Le silence de b on n o m b re de résistants a été l’effet d ’une politique dom inante qui n ’e n te n d a it pas s’ex p liq u er ju sq u ’au bout, ni sur l’effondrem ent de la Illè m e R ép u b liq u e, ni su r l ’allégeance à Pétain, ni sur la question, qui a u jo u rd ’hui fait retour, de la continuité de l ’État jusqu e dans l’abjection.

La c irc o n s ta n c e v e u t q u e nous soyons réu n is au le n d e m a in , ou p resque, de la m o rt de François M itterrand, un des grands politiciens des années cinquante. Nous end u ro n s au jo u rd ’hui le décret d ’un deuil national e n son h o n n e u r. O r M itterran d a défendu sur l ’État, le pétainism e et la Résistance des prop o s d o n t l’audience et la solennité présidentielle font, form e e t c o n ten u , u n vif contraste avec le silence prolongé de Canguilhem , et de b eau co u p d ’autres.

C ’est q u ’il a p p a rte n a it, le P ré sid e n t d o n t il y a deu il n atio n a l, à l’espèce ré p a n d u e des tacticiens, pou r qui il était n atu rel d ’être pétainiste q u and tout le m on de l’était, puis de devenir résistant au fil des circonstances, e t de poursuivre ainsi sa ro u te en devenant tour à to u r bien des choses, pourvu q u ’elles a ie n t la faveur du temps ou autorisent des calculs réussis.

U n deuil n ational suppose q u ’on ait quelque idée de ce qui, d ’être national, n ’en est pas m oins suffisam ment universel pou r que la conscience pu b liqu e ait m otif à le célébrer.

Disons, avec m esure, et en respectant comme il le faut toujours la paix des m orts, que je suis h e u re u x que ce colloque me perm ette, sous le signe d u n a tio n a l, de céléb rer, ici et m ain ten an t, Georges C anguilhem , Je an Cavaillès, ou A lbert L autm an, plutôt que François M itterrand.

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Alain Badiou

S’il était silencieux sur lui-même, Georges C anguilhem n e l’était pas sur les autres. Sur les autres philosophes engagés dans la Résistance. Il faut périodiquem ent relire la petite plaquette éditée en 1976, en 464 exem plaires n u m éro tés, sous le titre Vie et mort de Jean Cavaillès, a u x é d itio n s P ie rre Laleure, à Ambialet, dans le Tarn.

Nous avons là les interventions de C anguilhem lors de l ’in au g u ratio n de l’am p hith éâtre Jean Cavaillès à Strasbourg (1967), d ’u n e co m m ém ora­

tio n à l ’ORTF (1969), d ’u n e c o m m é m o ra tio n à la S o rb o n n e (1 9 7 4 ).

Canguilhem y résum e la vie de Jean Cavaillès: philosophe e t m athém aticien, p ro fe s s e u r d e lo g iq u e , c o -f o n d a te u r d u m o u v e m e n t d e r é s is ta n c e

«Libération-Sud», fon dateu r du réseau d ’action m ilitaire C ahors, a rrê té en 1942, évadé, arrêté à nouveau en 1943, to rtu ré et fusillé. D écouvert dans un e fosse com m une, dans un coin de la citadelle d ’Arras, et baptisé sur le m om ent «Inconnu № 5».

Mais ce que Canguilhem tente d e restitu er va plus loin que l’évidente désignation d u héros («Un philosophe m athém aticien b o u rré d ’explosifs, un lucide tém éraire, un résolu sans optim ism e si ce n ’est pas là u n héros, q u ’est-ce q u ’un héros?»). Fidèle, au fond, à sa m éth o d e , le rep é ra g e des cohérences, C anguilhem cherche à d échiffrer ce qui fait passage e n tre la philosophie de Cavaillès, son engagem ent, e t sa m ort.

Il est vrai que c’est une énigm e ap parente, puisque Cavaillès travaillait, très loin de la th éo rie politique ou de l’ex isten tialism e en g ag é, su r les m athém atiq u es pures. Et q u ’en o u tre il p e n sait q u e la p h ilo so p h ie des m a th é m a tiq u e s dev ait se d é b a rra s s e r d e to u te r é f é r e n c e à u n s u je t m athém aticien constituant, pour exam iner la nécessité in te rn e des notions.

La phrase finale de l’essai «Sur la logique de la th éorie de la science» (texte rédigé p en d a n t son prem ier em prisonnem ent au cam p de St Paul d ’Eygaux, o ù l ’avait assigné l ’É ta t p é ta in is te ) , d e v e n u e c é lè b re , p o r te q u ’à la philosophie de la conscience il faut su bstituer la dialectique des concepts.

En quoi Cavaillès anticipait de vingt ans les tentatives philo sophiques des années soixante.

O r c’estjustem ent dans cette exigence de rigueur, dans ce culte instruit de la nécessité, que C anguilhem voit l’u n ité de l’en g ag em en t de Cavaillès et de sa pratique de logicien. Parce que, à l’école de Spinoza, Cavaillès voulait dé-subjectiver la con naissance, il a d u m êm e m o u v e m e n t c o n sid é ré la résistance com m e u n e nécessité inéluctable, q u ’au cu n e référen ce au Moi ne pouvait circonvenir. Ainsi déclarait-il en 1943: «Je suis spinoziste, je crois que nous saisissons p arto u t du nécessaire. Nécessaires les en ch aîn em en ts des m athém aticien s, nécessaires m êm e les éta p e s de la scien ce m a th é ­ m atique, nécessaire aussi cette lutte que nous m enons.»

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Ainsi Cavaillès, délesté de toute référence à sa pro p re personne, a-t- il p ratiq u é les form es extrêm es de la résistance, ju s q u ’à s’introduire en bleu de chauffe dans la base de sous-marins de la Kriegsmarine à Lorient, com m e o n fait de la science, avec u n e ténacité sans em phase d o n t la m o rt n ’était q u ’u n e éventuelle conclusion n eutre, car, com m e le d it Spinoza, «l’hom m e libre ne pense à rien m oins q u ’à la m ort, et sa sagesse est u ne m éditation, n o n de la m ort, mais de la vie».

C anguilhem conclut com m e il convient: «Cavaillès a été résistant par logique.»

C anguilhem é n o n ce en somm e que dans ce «par logique» se tient la c o n n ex io n e n tre la rig u eu r philosophique et la prescription politique. Ce n ’est pas le souci m oral, ou, com m e on dit a u jo u rd ’hui, le discours éthique, qui ont, semble-t-il, d o n n é les plus grandes figures de la philosophie comme résistance. Le c o n c ep t p araît avoir été en la m atière u n m eilleur guide que la c o n sc ie n c e o u q u e la sp iritu a lité - C an g u ilh em b ro c a rd e ceux qui, p hilosophes de la perso n n e, de la m orale, de la conscience, ou m êm e de l’engagem ent, «ne p arlen t tant d ’eux-mêmes que parce q u ’eux seuls peuvent p a rle r de leu r Résistance, tellem ent elle fut discrète».

Il y a eu, dans le registre de la philosophie, l’illustration de ce q u ’il n ’est pas nécessaire au philosophe, et peut-être même improbable, du moins en France, q u a n d le choix et la volonté sont requis de façon abrupte, e t à c o n tre-co u ran t d ’u n e o p in io n asservie, d ’en passer par la conscience mo­

rale e t l’im p é ratif catégorique kantien.

Après to ut déjà, le grand philosophe d o n t est attesté un acte périlleux de résistance n ’est pas Kant. C ’est bien Spinoza, le maître ultime de Cavaillès, q u a n d après le m eu rtre des frères de Witt il alla placarder l’affichette qui stigm atisait les «ultimi barbarorum», les derniers des barbares. A necdote que C anguilhem n e se lassait pas de com m enter.

Cavaillès, e n tra in de passer de H usserl à Spinoza. O u aussi bien A lb e rt L a u tm a n , q u i te n ta it, appuyé sur u n e m aîtrise stu p é fia n te des m a th é m a tiq u e s de son tem ps, de fo n d er u n platonism e m oderne: voilà l’arrière-plan singulier des figures résistantes exem plaires de la philosophie française.

L’un e t l’au tre on été fusillés par les nazis. Et il n ’est pas exagéré de d ire q u ’ainsi le co u rs d e la p h ilo so ph ie, en France, a été d u rab le m e n t m odifié. C ar de c e tte c o n n e x io n intim e e n tre la m u ta tio n radicale des m athém atiques au XXe siècle et la philosophie il ne sera, p en d an t un qu art de siècle, p resque plus question dans notre pays. Ainsi la Résistance aura de fait été à la fois le signe d ’un ra p p o rt e n tre la décision e t la pensée abstraite, et la transform ation de ce signe en énigm e, puisque ceux qui en

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Alain Badiou

étaient les porteurs symboliques o n t été, dans le com bat, abattus. A la place de quoi est venue la théorie sartrienne de l’en g agem ent, d o n t o n sen t bien q u ’elle est u n bilan en trom pe-l’oeil de ce qui s’est jo u é dans la séquence de la Résistance.

Mais j e peux lire encore autre chose dans la form ule de C anguilhem

«résistant p a r logique». D ’autres enseignem ents philosophiques.

Tout d ’abord, j e crois que cette form ule re n d vaine to u te tentative d ’assigner l’étude de la Résistance à des rep résen tatio n s sociologiques ou institutionnelles. Aucun groupe, aucune classe, aucune configuration sociale ou m entale objective, n ’a porté la Résistance. Et, p a r exem ple, le thèm e,

«les philosophes et la Résistance», est u n th èm e inconsistant. Il n ’y a pas eu dans la séq u en ce quoi que ce soit d ’id en tifiab le e n term es de g ro u p es objectifs, pas plus du reste «les ouvriers» qu e «les philosophes». Cela résulte de ce q u ’u n résistant «par logique» obéit à u n axiom e, ou à u n e injonction, q u ’il fo rm u le e n son p r o p re n o m , e t d o n t il d é p lo ie les p r e m iè r e s conséquences, sans attend re que d ’autres, en term es de g ro u p e objectif, y soient ralliés. Disons que, p rocédant p a r logique, la Résistance n ’est pas une opinion. Bien plutôt est-elle une ru p ture logique avec les opinions circulantes et dom inantes. Tout com m e Platon indique, dans la République, que le p re ­ m ier stade de la ru p tu re avec l’op in io n est la m athém atiqu e, ce qui après tout éclaire le choix de Cavaillès et de L autm an. Mais p eut-être sur ce p o in t suis-je sous l’influence de l’image du Père. Car c ’est très tôt qu e m on père m ’avait présenté sa pro p re résistance com m e p u re m e n t logique. Du m o­

m ent, disait-il, que le pays était envahi e t asservi p a r les nazis, il n ’y avait d ’autre issue que de résister. Ce n ’était pas plus com pliqué. Mais m on p ère était m athém aticien.

O n posera donc que, détachée de la consid ération des entités de la sociologie, et détachée tout aussi bien des aléas de la p h ilo sophie m orale, la Résistance n ’était ni un phén om ène de classe, ni u n p h é n o m è n e éthique.

D ’o ù son im p o rtan ce p o u r nous. C ar la situ a tio n p h ilo s o p h iq u e contem poraine est celle où, sur les ruines de la d o ctrin e des classes et de la conscience de classe, on tente de toutes parts u n e restau ratio n du p rim a t de la m oralité.

Saisie dans ses figures philosophiques la résistance in d iq u e p resq u e aveuglém ent une au tre voie. Le choix politique s’y présente com m e séparé de la c o n train te des collectifs, et com m e é ta n t d u resso rt d e la décision personnelle. Mais, sym étriquem ent, ce choix n ’est pas n o n plus tel q u ’il se su b o rd o n n e à des maximes éthiques préexistantes, et en c o re m oins à u n e doctrine spirituelle ou ju rid iq u e des droits de l’hom m e. Le «par logique»

de Canguilhem doit s ’entendre com m e un double écart. Il s’écarte d ’u n «par

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nécessité sociale» qui dissoudrait le choix dans des représentations collec­

tives a p p ré h e n d a b le s p a r la sociologie historique. Il s ’écarte d ’un «par im p ératif moral» qui dissoudrait le choix dans des dispositions doctrinales extérieu res à la situation concernée. En fait, le choix n ’a son intelligibilité ni dans le co llectif objectif, ni dans u n e subjectivité d ’opinion. Il a son intelligibilité en lui-m êm e, dans le processus séquentiel de l’action, tout com m e u n axiom e n ’est intelligibile que par les déploiem ents de la théorie q u ’il soutient.

O n a cru u n m o m e n t m o n ter un beau débat d ’opinion quand on est passé de la thèse com m un e au gaullisme et au PCF: «toute la France était résistante», à la thèse h istoriographique et sociologique: «toute la France était pétainiste». C ’est la m éth o de de ce débat qui est intellectuellem ent irrecevable, tout com m e les deux énoncés q u ’elle oppose sont, non pas faux, mais d é p o u rv u s de sens. C ar au cu n e séquence politique véritable n ’est rep résen tab le dans l’univers du nom bre et de la statistique. En France, ce qui est vrai est que l’État était l’État fantoche pétainiste, ce qui avait en termes d ’op in io n des conséquences considérables. Et ce qui est vrai tout aussi bien est q u ’il y avait des résistants, donc une Résistance, ce qui avait aussi des conséquences considérables. Rien de tout cela n ’est pensable à partir du nom bre. Et d ’abo rd parce que la Résistance elle-même n ’aurait jam ais eu la m o in d re existence si elle avait attendu, po u r être, une conscience de son p ro p re n o m b re , ou de ses assignations sociologiques, ou si elle avait dû s’articuler sur u n e c ertitu d e q u a n t à l’état des opinions.

T oute résistance est u n e ru p tu re avec ce qui est. Et toute ru p tu re c o m m e n c e , p o u r q ui s ’y en g ag e, p a r u n e ru p tu re avec soi-m êm e. Les philosophes de la Résistance o n t indiqué ce point, et q u ’il était de l’ordre de la pensée.

Car c ’est la signification ultim e du «par logique» de Canguilhem. Dire ce q u ’est la situation, e t tirer les conséquences de ce «dire», est d ’abord, aussi bien p o u r un paysan auvergnat que pour un philosophe, une opération de la pen sée. C ’est cette o p ératio n qui, quoique totalem en t naturelle et p ra tiq u e d an s son réel, n e renvoie ni à l’analyse objective des groupes sociaux, ni aux opinions antérieurem ent formulables. Ceux qui ne résistaient pas, si on laisse de côté la clique collaboratrice consciente, éta ien t to u t sim plem en t ceux qui ne voulaient pas dire la situation, pas m êm e se la dire à eux-m êm es. Il n ’est pas exagéré de soutenir q u ’ils ne pensaient pas. Je veux dire: q u ’ils ne p e n saien t pas selon le réel de la situation du m om ent, q u ’ils récusaient que ce réel soit, p o u r eux personnellem ent, po rteu r d ’une possibilité, co m m e est to u t réel q u an d la pensée, selon l’expression de Sylvain Lazarus, nous en fait rapport.

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Alain Badiou

En définitive, toute résistance est ru p tu re dans la pensée, p ar l’én o n cé de ce q u ’est la situation, et fondation d ’u n e possibilité p ratiqu e ouverte p ar cet énoncé.

Contrairem ent à ce qui est souvent soutenu, il ne convient pas de croire que c ’est le risque, très grave en effet, qui in te rd it à b ea u co u p de résister.

C’est au contraire la non-pensée de la situation qui in te rd it le risque, lequel a p o u r con tenu de pensée l’exam en des possibles. Ne pas résister, c ’est ne pas penser. Mais ne pas penser, c ’est ne pas risquer de risquer.

Cavaillès, L autm an, e t q u a n tité d ’a u tre s q ui n ’é ta ie n t n u lle m e n t philosophes, o n t seu lem ent pensé q u ’il fallait dire la situ atio n , p o u r ce q u ’elle était. C’est-à-dire risquer q u ’il y des risques, e t il y en a toujours, grands ou petitis, quand la pensée ouvre à des possibles. C ’est p o u rq u o i a u jo u rd ’hui, où penser q u ’il faille p en ser le réel de la situation se fait rare - car le consensus q u ’on nous vante c ’est cela: la non-pensée com m e pensée unique-, nous pouvons nous to u rn er avec reconnaissance vers les résistants.

Car il y a eu en définitive, je rectifie ce que j e disais plus haut, des résistants, p lutôt q u ’il n ’y a eu une Résistance. O ui, avec reconnaissance. C om m e le dit Spinoza, le m aître à penser de Cavaillès, «seuls les hom m es libres so n t très reconnaissants les uns envers les autres».

Reference

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Et le législateur est toujours cette personne qui dispose du pouvoir suprêm e dans la république [...].. »

(La question de la démocratie..., p.. Lefort, Les droits de l'homme et I'Etat-providence, p. G auchet, La question de la démocratie, pp.. égalem en t, Permanence..., pp. L efort,

Lumière sur ГAMI, Le texte de Dracula, publié par l’Observatoire de la m ondialisation,

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